terça-feira, março 07, 2006

AIDS = Aids Is Different (Stupid)

Act-Up Paris

CROI 2006 - 05.02.06
James Curran, Lessons learned from 25 Years of AIDS

...
La pièce maîtresse de cette ouverture fut ensuite livrée par James Curran. Ce chercheur connaît parfaitement l’histoire du VIH puisqu’il travaillait au CDC d’Atlanta (centre de contrôle des maladies) lorsque le centre a identifié les premiers cas de maladies opportunistes associées à un déficit immunitaire chez des personnes homosexuelles de New-York et de San Francisco. Le groupe de travail du CDC sur le sarcome de Kaposi et les maladies opportunistes dont il faisait partie il y a 25 ans est devenu dès 1982 le groupe de travail sur le syndrome d’immunodéficience acquise.

Puis l’histoire s’est mise à défiler devant nous, la recherche d’une piste infectieuse, la découverte du virus, l’acharnement à trouver un traitement, l’AZT, les années sombres jusqu’à l’apparition des trithérapies il y a dix ans. Encore un « anniversaire ». Mais James Curran ne s’est pas arrêté sur ces notes historiques. Son propos était avant tout de tirer quelques conclusions de cette histoire. Il nous a donc livré ses six leçons apprises au cours de 25 ans de pandémie:

1. une vigilance excellente est un point critique : elle s’est avérée payante pour isoler le virus comme, plus tard, pour mettre en place les stratégies de traitement qui ont largement réduit la mortalité.

2. AIDS = Aids Is Different (Stupid)
Des facteurs biologiques autant que sociaux ont facilité la progression de la pandémie:
- la longue période de temps qui existe entre l’infection, la maladie symptomatique et le décès,
- Le VIH persiste à vie dans le corps humain,
- Le VIH est très stigmatisant :
> à cause du mode de transmission (sexe, usage de drogue)
> il rend les gens faibles et dépendants,
> la contagion crée la peur
- Le VIH atteint préférentiellement les pauvres,
- Le statut de la femme dans de nombreuses sociétés,
- Le VIH s’attaque au système immunitaire,
- Il n’existe aucun vaccin efficace ni aucun traitement qui guérit.

3. Une recherche innovante peut l’emporter sur le scepticisme
- la découverte du VIH
- les progrès dans les techniques de diagnostic
- des médicaments antiviraux peuvent fonctionner / en 1987, l’AZT
- La prévention de la transmission mère-enfant / en 1997, l’essai ACTG076
- La trithérapie (HAART)
- L’avenir... ?

4. La prévention contre le VIH fonctionne
- L’incidence a été considérablement réduite dans la communauté gay
- L’incidence a été réduite en Thaïlande, en Uganda, au Brésil
- Les recherches ont mis l’accent sur limportance pour les personnes de comprendre, pour les communautés d’être engagées.

5. La prévention contre le VIH est difficile
- l’insuffisance de ressources et/ou la volonté politique empêchent le développement des solutions optimales. James Curran évoque notammant les programmes d’échange de seringues tant décriés par le pouvoir américain, difficiles à mettre en œuvre dans de nombreux pays qui privilégient la répression à l’égard des usagers de drogues alors que ces programmes ont apporté la preuve de leur efficacité en matière de réduction des contaminations.
- la stigmatisation et la discrimination découragent du test VIH
- Les politiques de prévention sont internationales ou nationales alors que la prévention est basée sur l’individuel, l’interpersonnel ou les communautés
- La prévention n’est pas aussi simple que l’ABC [ndlr : allusion à la politique pronée par certains dirigeants africains, A pour abstinence, B pour « Be faithfull » (fidélité) et C pour Condoms(préservatifs)]

6. Ce sont les personalités qui font la différence
- Les personnes vivant avec le VIH,
- Les soignants,
- Les scientifiques,
- Des leaders engagés: James Curran cite ici en étant loin d’être exhaustif, Magic Johnson, Larry Kramer (« my God, Larry Kramer... ! » [ndlr : fondateur d’Act Up-New York], Zachie Achmat (TAC), Jonathan Mann...

Puis il conclu : « le VIH dans l’avenir ? deux choses sont essentielles, le leadership et l’engagement. Mais surtout, n’abandonnez jamais, n’abandonnez jamais, jamais, jamais. »
C’est sur ces paroles qu’a pris fin la session d’ouverture de la 13e CROI.

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